Février : Qu'avez-vous fait de vos résolutions de début d'année ?


Quelle idée de parler de (bonnes) résolutions en février alors que c'est un sujet généralement abordé en janvier ! 
Est-ce parce que j'ai procrastiné sur cet article pendant plus d'un mois ? 
Pas du tout.
Une étude de 2009 (*) montrait qu'il faut (en moyenne) 66 jours pour ancrer une nouvelle habitude dans sa vie. Nous serions donc aujourd'hui à peu près à mi-chemin pour adopter les résolution prises début janvier. Un moment opportun pour dresser un premier bilan.

Or il paraitrait que dès février (en fait, dès la St Valentin), 80% des résolutions prises en début d'année ne sont déjà plus d'actualité (*). 
Ce n’est pas une surprise, nous ne tenons souvent pas nos résolutions, même si chaque année 50% d'entre-nous se livrent à l'exercice.

Tout changement dans ses habitudes est difficile à adopter. "We are creatures of habits" (nous sommes des créatures d'habitudes) disait Erin ma prof de yoga en Californie, et sortir de celles qui ne nous font pas du bien et en adopter de plus saines est compliqué. Il s'agit de sortir de sa zone de confort (qui n'en est pas toujours une) et le stress provoqué peut être important.  
À un tel point que l'on parle de résistance au changement.
Mais pourquoi, alors qu'il s'agit de résolutions qui concernent notre bien-être, ne sommes nous pas toujours capables de les tenir ? 
Scientifiques, neuro-scientifiques, psychologues se sont penchés sur  la question. Est-ce un manque de volonté, de motivation ? 
Dans leur ouvrage « Immunity to change » (*) Robert Kegan et Lisa Laskow Lahey, professeurs à l’Université de Harvard sont partis d’une étude qui les a interpellés :

Aux Etats-Unis, des cardiologues ont informé leurs patients atteints de maladies cardiaques que s’ils ne prenaient pas immédiatement des mesures radicales pour changer leur mode de vie (diète, exercice physique, arrêt du tabac), leur mort serait proche. Or 1 sur 7 de leurs patients seulement a été capable d’effectuer les changements requis pour leur survie. Il y avait urgence, et l’incitation («incentive ») pour opérer ces changements ne pouvait être plus grande. Ce résultat est stupéfiant. 

Pour R. Kegan et L.Laskow, la question a été alors de savoir comment s’opèrent de telles résistances, et pas seulement dans des cas de vie ou de mort, et surtout comment travailler sur ce système immunitaire pour devenir acteur de changement. Je ne détaillerais pas tout leur ouvrage qui ne révèle pas de recette miracle. Pour ces scientifiques, Il  y a un important travail à réaliser au niveau de son "mindset ", (état d'esprit, perception que l'on a de soi-même) pour reprogrammer le cerveau et le motiver pour opérer des changements. Il s'agit d'évoluer dans notre perception de nous mêmes et d'adopter un "growth mindset" (un état d'esprit de croissance).

Plus simplement, des coachs et psychologues donnent ici et là quelques pistes sérieuses ou parfois farfelues pour tenir ses résolutions, en voici quelques-unes qui me paraissent être intéressantes :

- Réfléchir à ses motivations, ses valeurs et ses besoins qui doivent être nourris, et des conséquences qui pourraient être celles de ces nouvelles habitudes, poser des intentions à la hauteur de ces résolutions et avoir un rappel chaque jour (sur son agenda, un post-it visible..)

- Se poser la question du pourquoi de ces résolutions.

- Poser des intentions précises et définies dans le temps.

- Adopter une stratégie de petit pas convient à certains, pour d'autres, des solutions plus radicales fonctionnent.

- Planifier : inscrire sa résolution dans une routine, dans son emploi du temps. (il ne suffit pas de s’inscrire à la gym, mais il faut aussi savoir quand, où et quoi, quels cours je prends, combien de temps etc..)

- Célébrer les petites victoires pour s'encourager quand (une partie de) l'objectif est atteint

-Etre bienveillant avec soi-même, une résolution peu démarrer (ou re-démarrer) à n'importe quel moment de l'année.

- Agir à plusieurs (aller à la piscine à 2 ou 3 est toujours plus motivant après une journée de travail).

- Avoir un "accountability Buddy". J'aime bien ce terme qui peut se traduire par un pote à qui on rend des comptes. Quelqu'un de bienveillant qui prend de vos nouvelles par rapport à votre résolution, et que l'on a pas envie de décevoir. Cela peut aussi être un coach. 

Quant à moi, cette année, je n'ai pas réellement pris de résolutions en janvier. Et pourtant, j'aime cette idée de renouveau, un peu comme à la rentrée, de démarrer une nouvelle année. Depuis 2 ans maintenant en janvier et septembre je fais un "dry month" (que j’interprète librement à un mois sans alcool et sans sucre) auquel je me tiens, ce n’est déjà plus une résolution mais une routine. 
Peut-être y a-t-il une idée derrière cela : quels rituels ou nouvelle routine, peut-on mettre en place pour notre bien-être ?  Des rituels pour lesquels on est accompagné au moins au départ, et qui nous font du bien, et surtout qui nous font plaisir ?  



 (*) 
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/ejsp.674
https://www.businesstelegraph.co.uk/more-than-80-of-us-fail-our-new-years-resolutions-by-valentines-day/
The power of habit, by Charles Duhigg
Immunity to change Kegan et Laskow Lahey
Find your Why Simon Sinek

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