Procrastination

PROCRASTINATION (Tendance à ajourner, à remettre systématiquement au lendemain.)

Il y a quelques semaines, une amie qui savait que le sujet m’intéresserait  m’envoyait un article sur   la procrastination, j'y reviendrai plus tard.
L’amie en question me connaît bien : je suis une brillante procrastineuse. Particulièrement dans deux types de situations : quand la tâche m’ennuie ou quand elle me paraît longue et complexe. Et quand la tâche est ennuyeuse et complexe à la fois, je vous laisse deviner mon degré d’inaction la concernant.
En général, je m’en sors toujours. Plus jeune, j’allais systématiquement poster ma déclaration d’impôts à la poste de la rue du Louvre (elle fermait à minuit), le dernier soir, tard. (Bon maintenant avec les déclarations en ligne, la question se pose différemment). Plus étrange, parfois, je procrastine pour des choses agréables, comme prendre un billet de train pour partir en vacances, écrire un article… comme si dans l’urgence je devenais plus créative, j’avais besoin d’associer la contrainte temps à un travail ou une tâche.
Curieux quand même. Et la navigation sur internet n’a pas arrangé les choses. On navigue pour chercher une information dont on a besoin, et l’on atterri sur une newsletter ou un blog improbable, sans rapport avec notre recherche…
 J'ai donc entamé quelques recherches sur le sujet.
Un Ted Talk (1) assez drôle de Tim Urban m’a appris que je n’étais pas la seule procrastineuse au monde. Ouf ! Pour Tim Urban qui illustre la procrastination avec un « instant gratification monkey », un petit singe qui privilègie la gratification immédiate, il y a 2 types de procrastination :
- celle sur les tâches qui ont une date limite (de remise de sa déclaration d’impôts, remise d’un mémoire d’études ou d’un rapport par exemple). Dans cette catégorie, l’ange gardien des procrastineurs le «panic monster» , monstre de panique, agit et nous rappelle à l’ordre pour réaliser enfin la tâche, avec une sacré dose de stress. 
- et il y a la procrastination sur ce qui n’a pas de date limite (faire du sport, manger sain, exécuter les tâches pour lancer son activité, prendre une décision importante mais non limitée dans le temps...)
Et c’est cette deuxième catégorie de tâches sur laquelle Tim Urban insiste, car elles sont plus difficiles pour le procrastineur. L’ange gardien « panic monster » n’intervient alors pas pour nous rappeler à l’ordre. Et si Tim Urban ne donne pas de conseils ou de trucs pour éviter dans ce cas de remettre à plus tard, il nous rappelle que la vie est courte et qu'il ne faut pas passer à côté en restant spectateur de sa vie.
Plus tard, une amie coach me suggérait de regarder une vidéo de Mel Robbins (2).  Mel Robbins est une conférencière, sorte de gourou, très américaine, mais son idée a attiré mon attention. Elle a développé le « 5 seconds rule »,  la théorie des 5 secondes. Si nous avons une tâche à réaliser, une idée, une envie qui nous oblige à sortir de notre zone de confort et de quitter notre routine, et si nous ne passons pas à l’action dans les 5 secondes, l’idée sera perdue et nous n’agirons pas. Des exemples ? Parler à quelqu’un qui nous paraît intéressant lors d’une conférence,  prendre son téléphone pour prospecter, se baigner dans une eau un peu fraîche, aller au sport… Voilà une technique comme une autre et qui, en ce qui me concerne, fonctionne plutôt bien dans certains cas.
Quant à cet article plus récent (en Anglais) dont je parlais au début de ce post (3), il évoque la recherche scientifique sur la procrastination, et notamment, celle du Dr Tim Puchyl, psychologue, de l’Université de Carleton à Ottawa (Canada) qui consacre sa recherche à la procrastination.
Pour les scientifiques interviewés dans cet article, la procrastination n’est ni la paresse, ni un manque de volonté (même si cela y conduit). Il s’agirait d’un conflit entre deux parties de notre cerveau, le néocortex préfrontal et notre amygdala (n'étant pas scientifique, je n'ose pas traduire ce terme anglais, peut-être le cerveau reptilien). Ce dernier est celui de nos ancêtres primitifs, il est celui des automatismes et de la survie, il déclenche la peur, la fuite. Le néocortex préfrontal est lui, le centre de l’intelligence supérieure. Lorsque nous procrastinons, nous laissons s’exprimer l'amygdala, nous agissons comme des enfants qui veulent la gratification immédiate, de peur de mal faire, de se planter ou d'être mal vus. La recherche aurait montré que chez les procrastineurs le volume de l’amygdala est particulièrement importante, et prendrait le dessus dans la prise des décisions de l’individu.
Une solution ? les experts suggèrent la méditation de pleine conscience qui réduirait la taille de l’amygdala.
Alors oui, j’ai essayé (j’ai fait le stage de 8 semaines de Mindfullness MBSR(4)). Mais ma pratique de la méditation, je dois en convenir n’est peut-être pas assez régulière pour avoir drastiquement réduit la taille de mon amygdala, et je n’ai pas éffacé tout signe de procrastination. Mais je progresse !
Faire appel à un coach (je l'ai testé) peut aussi aider à limiter la procrastination, débloquer des situations, en particulier dans certains cas.
Que l'on remette une tâche à demain :
-parce que l’on a pas le temps
-parce que l’on ne sait pas comment s’y prendre
-parce que l’on est très perfectionniste
-parce que l’on a peur d’échouer
-parce que l’on fait autre chose à la place
-parce que l’on est pas/peu motivé
-parce que l’on a peur du regard des autres
- parceque cela nous stresse 
Un rendez-vous hebdomadaire ou toutes les 2 semaines avec un coach, pour déterminer un objectif qui est bien le sien et des actions pour y parvenir, de façon autonome et pérenne peut se montrer très efficace.
Mais la procrastination n'est pas toujours gênante, elle peut même, parfois, conduire à une certaine  créativité (Il paraît que Leonard de Vinci et Frank Lloyd Wright étaient de grands procrastineurs). Cela a semble-t-il été démontré (5). Alors dans ce cas, laissons après tout à une certaine dose de procrastination le droit de s'exprimer.😊

Dominique.rinaldi@yahoo.com
(1) http://www.ted.com/talks/tim_urban_inside_the_mind_of_a_master_procrastinator/transcript
(2) https://www.ted.com/talks/mel_robbins_how_to_stop_screwing_yourself_over
(3) https://www.bustle.com/p/what-procrastinating-looks-like-in-your-brain-according-to-experts-18538249
(4) https://osher.ucsf.edu/public-classes/mindfulness-based-stress-reduction-mbsr  (existe aussi en France)
(5) https://www.canva.com/learn/creative-procrastination/

et un article que j'ajoute car les conseils donnés me semblent intéressants


Photo: Get shit done by Lollyrocket



Commentaires

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  2. Excellent article ! Merci pour le partage de ces informations très pertinentes, sur un sujet qui nous concerne tous, et toutes, à différents degrés, selon les différentes phases de notre vie.

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